Les Faux-Monnayeurs, adaptation du roman d'André Gide par Benoît Jacquot sur France 2 - Mercredi 5 janvier 2011 à 20h35

Melvil POUPAUD - Thomas MONPLOT


Quelle(s) réussite(s) pour demain, au nom de quelles valeurs ?


"On ne fait pas de la littérature avec de bons sentiments", Gide


Qu'en pensez-vous ?


http://tempoedialectique.blogspot.com


Un compte-rendu des deux réunions éditoriales, prochainement en ligne...

La prochaine étape de cette aventure d'écriture romanesque au lycée sera la proposition pour la de deux diptyques :

  1. un synopsis de 25 à 30 chapitres et un schéma actantiel.

  2. un incipit et un dialogue initiatique (qui témoignera d'une rencontre essentielle dans l'apprentissage du personnage ou du collectif de personnages).

Concours de synopsis du roman collectif "générationnel" :


I - Un esthétique de la continuité romanesque :

Les étapes de la narration dans Les Faux-Monnayeurs d' André Gide


  1. L'incipit

  2. La rentrée

  3. Le banquet des Argonautes

  4. Le dialogue initiatique

  5. La fin du roman


*****

Quelle(s) réussite(s) pour demain ?

Quelle éducation ? Quelle école ? au nom de quelles valeurs ?


L'autre, un sujet en question : une enquête sur la place du sujet dans l'histoire de la communication et des représentations.

L
'accueil du "nouveau"(étape n° 2 dans le synopsis des Faux-Monnayeurs) peut être mis en relation avec la rentrée de Charles Bovary dans L'incipit de Madame Bovary de Flaubert (1857) : un roman réalist


Nous étions à l'Etude quand le Proviseur entra, suivi d'un nouveau habillé en bourgeois et d'un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail.

Le Proviseur nous fit signe de nous rasseoir ; puis, se tournant vers le maître d'études :

-- Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un élève que je vous recommande, il entre en cinquième. Si son travail et sa conduite sont méritoires, il passera dans les grands, où l'appelle son âge.

Resté dans l'angle, derrière la porte, si bien qu'on l'apercevait à peine, le nouveau était un gars de la campagne, d'une quinzaine d'années environ, et plus haut de taille qu'aucun de nous tous. Il avait les cheveux coupés droit sur le front, comme un chantre de village, l'air raisonnable et fort embarrassé. Quoiqu'il ne fût pas large des épaules, son habit-veste de drap vert à boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait voir, par la fente des parements, des poignets rouges habitués à être nus. Ses jambes, en bas bleus, sortaient d'un pantalon jaunâtre très tiré par les bretelles. Il était chaussé de souliers forts, mal cirés, garnis de clous.

On commença la récitation des leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles, attentif comme au sermon, n'osant même croiser les cuisses, ni s'appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la cloche sonna, le maître d'études fut obligé de l'avertir, pour qu'il se mît avec nous dans les rangs.

Nous avions l'habitude, en entrant en classe, de jeter nos casquettes par terre, afin d'avoir ensuite nos mains plus libres ; il fallait, dès le seuil de la porte, les lancer sous le banc, de façon à frapper contre la muraille, en faisant beaucoup de poussière; c'était là le genre.

Mais, soit qu'il n'eût pas remarqué cette manoeuvre ou qu'il n'eût osé s'y soumettre, la prière était finie que le nouveau tenait encore sa casquette sur ses deux genoux. C'était une de ces coiffures d'ordre composite où l'on retrouve les éléments ...